Le Contenu des écrits du Moyen Age

Trace d'une culture dans l'écriture, l'intertextualité est, au Moyen Âge, d'abord une réécriture.
La littérature en France se forme peu à peu par l'imitation de modèles, l'adaptation de récits bretons ou la traduction (translation), au XIIe siècle, d'épopées antiques (en latin ou en grec) en langue vernaculaire (définition : adj.(lat.vernaculus, indigène) langue parlée seulement à l'intérieur d'un commité.).
Quand il prend la plume, le clerc (définition : n.m (lat.clericus) celui qui a quitté l'état laïque pour l'état ecclésiastique se consacrant ainsi au service d'une Eglise) réclame des auctores : l'autorité des écrivains antérieurs, celle surtout des poètes antiques et des Pères de l'Église, garantit et fonde l'autorité de son propre texte.

Quelques exemples de contenus :

1203 - Donation des comtes de Rodez à l'abbaye de Bonnecombe,
Charte en occitan

transcription

traduction

Anno ab incarnatione Domini M° CC° III°. Eu, Uc,
coms de Rodes, et eu, Guillem, coms de Rodes, sos
fills, per nos e per totz los nostres, per
bona fe e ses engan, et ab aquesta carta, per
amor de Deu e de ma donna sancta Maria e
dellas armas de nostres paires e de nostras maires e de
tot nostre linnatgue, donam e laudam e liuram et
ab titol perfeig de donazo per totz temps autorgam,
so es saubut las maisos del
borc de Sancti Amanz que foro d'en Guillem Echor e
de Feiriol so fill, ab las cortz et ab l'ort
et ab los intrars et ab los issirs et ab totz los
pertenementz que pertener i devo, a Deu et a
sancta Maria d'a Bonacumba et a.n Bertran l'abat et als
fraires que ara i so ni peradenant i serau
per totz temps ; e desvestem ne nos e
vestem ne la maiso. Et aquestas maisos
sobredichas aiatz e tengatz francament e quitiament e
soltas de comus e de gachas e de totz usatgues.

Et aquest dos fo faigz ella ma d'en Ugo de Panat que
era cellarers de Bonacumba.

Signum Bec della Barreira, e W.
della Barreira sos botz, Bernart Gausbert, W.
Beringuer de Cambolaz, Bernart Beringuer de Panat,
D. Mala Mosca, Espero, R. Cordura, P. Gros,
Corbeira. D. Socada, Ponz de Pebrac e fraire Isarnz.

Tot aquest dos sobredigz, eu Uc, coms de
Rodes et eu Guillem, sos fills, coms de Rodes,
volem que sia tengutz per totz temps per nos e per
totz nostres successors e per zo que sia plus
ferm, avem i faigz pausar nostres sagels.

Signum R. Bornadels
que aquesta carta fez.

L'année de l'incarnation du Seigneur 1203. Moi, Uc,
comte de Rodez, et moi, Guilhem, comte de Rodez, son
fils, en notre nom et en celui de tous les nôtres, de
bonne foi et sans tromperie, et avec cette charte, pour
l'amour de Dieu, de notre Dame sainte Marie et
des âmes de nos pères, de nos mères et de
tout notre lignage, donnons, confirmons, livrons et
accordons à perpétuité avec le titre de donation
parfaitement établi ceci, c'est à savoir les maisons du
bourg de Saint-Amand qui furent à Guillem Echor et
à Feiriol, son fils, avec les cours, le jardin,
les entrées et les sorties, avec toutes les
dépendances qui doivent leur appartenir, à Dieu, à
sainte Marie de Bonnecombe, à Bertrand l'abbé et aux
frères qui y sont maintenant et qui dorénavant y seront
à perpétuité ; et nous nous en dépossédons et en
investissons le couvent. Ayez et tenez ces maisons
susdites franchement, librement et
exemptes de comus, de droit de guet et de tous usages.

Et ce don fut fait dans la main de Ugo de Panat qui
était célérier de Bonnecombe.

[Témoins :] Souscription de Bec della Barreira, W.
della Barreira son neveu, Bernart Gausbert, W.
Beringuer de Camboulas, Bernart Beringuer de Panat,
D. Mala Mosca, Espero, R. Cordura, P. Gros,
Corbeira. D. Socada, Ponz de Pébrac e frère Isarnz.

Tout le don susdit, moi, Uc, comte de
Rodez et moi Guillem, son fils, comte de Rodez,
voulons qu'il soit maintenu à toujours par nous et par
tous nos successeurs. Et afin que la chose soit plus
ferme, nous y avons fait poser nos sceaux.

[Rédacteur :] Souscription de R. Bornadel,
qui fit cette charte.

Uc, comte de Rodes …et Guillem, comte de Rodez.Hugues II (1136-1208) succède à son père Hugues Ier, comte de Rodez, vers 1156. En mai 1195, il associe au pouvoir son fils aîné Hugues III, qui devient ainsi comte à côté de son père. Après la mort de Hugues III en 1196, c'est le cinquième fils du vieux comte qui est à son tour associé, Guillem. Hugues II étant mort sans postérité en 1196, son père, qui a survécu, nomme à sa place Guillaume, son cinquième fils, comte de Rodez de 1196 à 1208. Bonnecombe : Abbaye cistercienne créée par le comte de Toulouse Raymond V et l'évêque de Rodez Hugues en 1162. Aveyron, arr. Rodez, cant. Cassagnes-Bégonhès ; comm. Calmont.
Bertrand, l'abbé. Bertrand II, abbé de Bonnecombe (1200-1203).Panat : Aveyron, arr. Rodez ; cant. Marcillac-Vallon ; comm. Clairvaux-d'Aveyron.
Camboulas ; Aveyron ; arr. Rodez ; comm. Pont-de-Salars.
Pébrac : Haute-Loire ; arr. Brioude ; cant. Langeac.


1273 - Coutumes de Sérignac-sur-Garonne, date et entrée en matière.

Première page des coutumes de Sérignac-sur-Garonne.
Registre de parchemin de 13 centimètres de largeur sur 17 centimètres de hauteur.

transcription :

In nomine patris et filii et spiritus sancti amen. En l’an de nostre senhor M°. CC°. LXXIII°., el mes de setembre, nos, en Gaston, per la gratia de deu vescomte de Bearn, en Galhart, per la gratia de deu abas de Fiiac e ministre del priorat de Layrac, per la gratia de deu e de madona Sancta Maria, donam e autreiam per totz nos e per nostres successors per tos temps als nostres amatz a totz e a cadau los habitans e abitadors de Serinhac en l’euesquat (...)

Traduction :

Au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit, ainsi soit-il. En l’an de notre seigneur 1273, au mois de septembre, nous, Gaston, par la grâce de Dieu vicomte de Béarn, Galhart, par la grâce de Dieu, abbé de Figeac et ministre du prieuré de Layrac, par la grâce de Dieu et de Notre-Dame la Vierge Marie, donnons et octroyons, pour nous et pour nos successeurs, pour tous les temps, à nos aimés, à tous et à chacun des habitants et résidents de Sérignac dans l’évêché de (...)


1389 - Acte de Charles VI pour Agen.

Lettre du roi de France, Charles VI, au sénéchal d'Agenais.
Réorganisation de la garde de la ville d'Agen.

Parchemin de 30 centimètres de largeur sur 11 centimètres de hauteur.
Traces de sceau sur une languette de parchemin découpée, au bas de l'acte.

transcription

Charles par la grace de dieu Roy de France, au seneschal d’Agenoys ou a son lieutenant salut. les consuls et habitans de notre ville d’Agen nous ont humblement exposé comme notre tres chier et tres amé oncle, le duc de berry, notre lieutenant pour lors ou pais de languedoc par ses lettres et pour les causes contenues en icelles leur eust donné certains gaiges de trante frans par moys que par avant il avoit donné a Jehan de Leglise, receveur d’Agenoys, pour faire garder jorn et nuit en la dite ville lequel receveur ni fit aucune garde fors ainsi que un des autres de la dite ville comme par lettres de notre dit oncle avons adrecees peut plus applain apperoir. Nous mandons, en commettanct ce mestiei est, que selon la forme et teneur des lettres de notre dit oncle vous fautez et souffrez lesdiz exposans joir et user paisiblement ou cas que aucun ne s’opposera au contraire auquel cas faites aux parties oyes bon et brief acomplissement de justice. Car ainsi nous plaist il estre fait et aux diz exposé l’avons ottroie et ottroyons de grace especial par ces presentes non obstant quelxconques Impetacions subreptice a ce contraires. Donné a Tholose le VIe jour de Janvier l’an de grace mil CCC.IIIIxx. et neuf, et de notre regne le Xme. Soubz notre seel ordenaire en l’absence du grant.

Es requestes de lostel

(signé : De templo)

traduction

Lettre du roi de France, Charles VI, au sénéchal d'Agenais. Réorganisation de la garde de la ville d'Agen. Parchemin de 30 centimètres de largeur sur 11 centimètres de hauteur. Traces de sceau sur une languette de parchemin découpée, au bas de l'acte. Charles, par la grâce de Dieu roi de France, au sénéchal d’Agenais ou à son lieutenant, salut. Les consuls et habitants de notre ville d’Agen nous ont humblement exposé comment notre très cher et très aimé oncle, le duc de Berry, notre lieutenant pour lors en pays de Languedoc, par ses lettres et pour les raisons qui y sont contenues, leur a donné certains gages de trente francs par mois, qu’il avait donnés auparavant à Jean de Leglise, receveur d’Agenais, pour faire monter la garde, jour et nuit, en ladite ville. Lequel receveur ne monta ni plus ni moins la garde qu’un autre citadin ainsi que les lettres de notredit oncle que nous vous avons adressées, le font clairement apparaître. Nous mandons, en ordonnant si nécessaire, que selon la forme et teneur des lettres de notre dit oncle, vous permettiez et acceptiez que lesdits plaignants jouissent et usent tranquillement, dans le cas ou personne ne s’y opposerait ; si c'était le cas contraire, auquel cas rendez justice aux parties entendues avec justice et célérité. Car il nous plait que ce soit ainsi fait et exposé auxdites parties, que nous l’avons octroyé et octroyons par grâce spéciale, par ces présentes, personne ne pouvant s’y soustraire quelques soient les attaques subreptices contraires à cette volonté. Donné à Toulouse le 6ème jour de janvier de l’an de grâce 1389, et de notre règne le 10ème. Sous notre sceau ordinaire en l’absence du grand. Es requête de l’hôtel (du roi).


sources : http://www.enc.sorbonne.fr/courspaleo.htm

Margaux, Maeva 5B