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LES LANGUES DES ECRITS AU MOYEN-AGE

 

Le latin et le roman

Avant le XI ème siècle, la langue littéraire était le latin. A partir du XIème siècle, le public s'élargit : la bourgeoisie des villes prend de plus en plus d'importance et veut accéder à la littérature. La langue d'oc ("oc" signifie "oui" au sud de la France) et la langue d'oïl ("oïl" signifie "oui" au nord de la France) commencent à s'imposer en poésie. Les dialectes (ou langues vernaculaires) tels le picard, le normand, le francien, sont eux aussi au service de la tradition écrite. Au XIIème siècle, les textes de l'antiquité latine sont traduits en roman, langue vulgaire commune à tous les laïcs. A partir de 1150, un nouveau genre littéraire s'impose : le roman ; texte écrit en langue romane, en octosyllabes (vers de huit syllabes) rimés (et non assonancés comme dans la chanson de geste), dont le contenu reflète la vie et les préoccupations des cours princières, des grands seigneurs féodaux mais aussi du peuple. Les chevaliers de la table ronde et le roi Arthur, rendus célèbres par les romans de Chrétien de Troyes, Tristan, Yseut et le roi Marc, restent les figures emblématiques de la production littéraire de cette époque.

Textes en latin et en langue romane du Moyen-Age

I. Un document administratif

Concession en fief, 9 octobre 1157, d'une maison à St Hippolyte (www.enc.sorbonne.fr)

 

II. Un texte liturgique

-dulitatis suae meritus
augeatur. PER DOMINUM...
OREMUS. Et pro
omnibus episcopis, pres--
byteris, diaconibus,
subdiaconibus, acolothis,
exorcistis, lectoribus
ostiariis, confessoribus,
virginibus, viduis et
pro omni populo sancto Dei.
OREMUS.
OMNIPOTENS sempiterne Deus,
cujus spiritu totum
corpus ecclesiae sanctifica--
tur et regitur, exaudi
nos pro universis ordini-
bus supplicantes ut gratiae
tuae munere ab omnibus
tibi gradibus fideliter
serviatur. PER DOMINUM NOSTRUM…
OREMUS. Et pro Christi--
anissimo imperatore
nostro ut Deus et Dominus noster
subditas illi faciat omnes
barbaras nationes ad-

elegisti. Hanc quaesumus Domine gra-
tiam largiaris, tribuas ei
cathedram pontificalem
ad regendam Ecclesiamtuam
et plebem univer-
-sam. PER DOMINUM…

 

HILDOARDUS
PRAESUL ANNO
XXII SUI ONUS
EPISCOPATUM
HUNC LIBELLUM
SACRAMENTORUM
FIERI PROMUL-
-GAVIT.

- N. B. : "e cédillé" est transcrit "ae". "&" n'est pas une abréviation mais une conjonction "e + t".
Sacramentaire de Hildoard et sa transcription (www.enc.sorbonne.fr)

III. Un texte littéraire en langue romane ; sa traduction

Chrétien de Troyes, Le Chevalier au Lion (Yvain)

Li boins roys Artus de BretaigneLe sage roi de Bretagne
La qui proeche nous ensengnedont la prouesse nous incite
Que nous soions preus et courtoisà être vaillant et courtois
Tint court si riche conmeTint une cour si riche
A chele feste qui tant cousted'une magnificence toute royale
C'on doit nonmer le Penthecoustelors de la fête de la pentecôte
Li rois fu a Cardoeil en Gales Le roi était à Carduel au pays de galles
Aprés mengier parmi les salesaprès le repas
Li chevalier s'atropelerentles chevaliers se répandirent dans les salles
La ou dames les apelerentlà où des dames
Ou damoiseles ou puchelesdes demoiselles ou des jeunes filles les appelaient
Li un recontoient nouveles Les uns échangaient des nouvelles
Li autres parloient d'Amours les autres parlaient d'Amour
Des angousses et des doloursdes tourments des souffrances
 et des grands bien qu'en ont souvent
(Début) 1 ... 20 Lignes suivantes (source : http://abu.cnam.fr/cgi-bin)

Guillaume, Camille 5me