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LES LANGUES DES ECRITS AU MOYEN-AGE |
Avant le XI ème siècle, la langue littéraire était le latin. A partir du XIème siècle, le public s'élargit : la bourgeoisie des villes prend de plus en plus d'importance et veut accéder à la littérature. La langue d'oc ("oc" signifie "oui" au sud de la France) et la langue d'oïl ("oïl" signifie "oui" au nord de la France) commencent à s'imposer en poésie. Les dialectes (ou langues vernaculaires) tels le picard, le normand, le francien, sont eux aussi au service de la tradition écrite. Au XIIème siècle, les textes de l'antiquité latine sont traduits en roman, langue vulgaire commune à tous les laïcs. A partir de 1150, un nouveau genre littéraire s'impose : le roman ; texte écrit en langue romane, en octosyllabes (vers de huit syllabes) rimés (et non assonancés comme dans la chanson de geste), dont le contenu reflète la vie et les préoccupations des cours princières, des grands seigneurs féodaux mais aussi du peuple. Les chevaliers de la table ronde et le roi Arthur, rendus célèbres par les romans de Chrétien de Troyes, Tristan, Yseut et le roi Marc, restent les figures emblématiques de la production littéraire de cette époque.
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Concession en fief, 9 octobre 1157, d'une maison à St Hippolyte (www.enc.sorbonne.fr) |
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-dulitatis suae meritus | elegisti.
Hanc quaesumus Domine gra-
HILDOARDUS |
- N. B. : "e cédillé" est transcrit "ae". "&" n'est pas une abréviation mais une conjonction "e + t". | |
Sacramentaire de Hildoard et sa transcription (www.enc.sorbonne.fr) |
Chrétien de Troyes, Le Chevalier au Lion (Yvain)
Li boins roys Artus de Bretaigne | Le sage roi de Bretagne |
La qui proeche nous ensengne | dont la prouesse nous incite |
Que nous soions preus et courtois | à être vaillant et courtois |
Tint court si riche conme | Tint une cour si riche |
A chele feste qui tant couste | d'une magnificence toute royale |
C'on doit nonmer le Penthecouste | lors de la fête de la pentecôte |
Li rois fu a Cardoeil en Gales | Le roi était à Carduel au pays de galles |
Aprés mengier parmi les sales | après le repas |
Li chevalier s'atropelerent | les chevaliers se répandirent dans les salles |
La ou dames les apelerent | là où des dames |
Ou damoiseles ou pucheles | des demoiselles ou des jeunes filles les appelaient |
Li un recontoient nouveles | Les uns échangaient des nouvelles |
Li autres parloient d'Amours | les autres parlaient d'Amour |
Des angousses et des dolours | des tourments des souffrances |
et des grands bien qu'en ont souvent | |
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Guillaume, Camille 5me