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Le livre a pris son aspect définitif en abandonnant la forme du volumen
pour adopter celle du codex
ou ensemble de cahiers rassemblés sous la même couverture : cette
transformation eut pour première conséquence de modifier la forme
de l’écriture et de permettre l’apparition de la minuscule.
Nous montrons divers manuscrits richement présentés sur leur support de peau de vélin ou de parchemin et ornés d’enluminures et de miniatures. On peut remarquer la perfection de la forme des lettres qui apporteront aux premiers typographes l’appui de leur esthétique sûre et sans défauts : ce fut là un atout essentiel.
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Page manuscrite sur parchemin (http://www.bm-lyon.fr/musee/museenet.htm) |
Les premiers imprimeurs ont pris la forme des lettres des copistes du Moyen Age pour modèle des caractères mobiles. Ainsi, les caractères mobiles de la Bible de Gutenberg ont été réalisés sur le modèle de l'écriture gothique allemande.
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Gutenberg
(http://bacm.creditmutuel.fr/IMPRIMERIE.html)
XVe siècle |
Au début, les illustrations des livres n'étaient pas imprimées. Le texte était imprimé en laissant l’emplacement des enluminures qui étaient ensuite dessinées à la main par des enlumineurs.
Un peu avant 1500, les imprimeurs commencent à utiliser des bois gravés
pour insérer des images directement au moment de l'impression. Une planche
de bois est gravée d'un dessin et elle est insérée dans
le châssis en même temps que les caractères. Les contours
des dessins étaient donc imprimés en noir. Ensuite, les différentes
couleurs étaient ajoutées à la main.
Comme les manuscrits, les premiers livres imprimés n'ont pas de page de titre. Malgré cela, on peut connaître leur titre, leur auteur, leur imprimeur et leur année d'impression qui se trouvent à la dernière page de l'ouvrage dans un endroit appelé colophon. En dessous de ce colophon, on trouve quelquefois la marque de l'imprimeur.
Petit à petit, avant 1550, la page de titre apparaît. Tout d'abord, cette page ne comporte que le titre de l'ouvrage et son auteur. Puis, se rajoute une illustration. Enfin, on y trouve toutes les indications nécessaires comme sur les livres d'aujourd'hui : l'auteur, le titre, le lieu d'impression, le nom de l'imprimeur, l'année d'impression.
http://bacm.creditmutuel.fr/FORME_DU_LIVREbas.html
Les incunables
Les ouvrages du XVe siècle sont dit incunables qui vient du mot latin inculabulum qui signifie berceau, commencement. Il s’agit des débuts des impressions selon le procédé mis au point par Gutenberg. En Alsace, le premier atelier d’imprimeur est celui de Jean Mentelin, installé à partir de 1460, rue de l’Epine à Strasbourg. La Bibliothèque Alsatique du Crédit Mutuel possède six incunables.
Que d’ouvrages du XVe siècle :
Le plus ancien est De quatuor virtitibus cardinalibus
d’Henricus Ariminensis imprimé à Strasbourg vers 1474.
Les Comoediae de Térence imprimées à Strasbourg
par Gruninger en 1496.
Le XVIe siècle est l’âge d’or de la littérature
alsacienne et dans les ateliers d’imprimeurs alsaciens règne une
activité débordante. La religion et les querelles religieuses
suscitent beaucoup d’imprimés.
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Terence. Comoediae. Strassburg : Johann Reinhard Gruninger, 1 November 1496. Gift of Howard Lehman Goodhart Cet exemple nous montre qu'à partir de la Renaissance, les amateurs de pièces de théâtre s'intéressèrent à d'autres oeuvres que les pièces de théâtre religieuses. |
Les textes dramatiques consacrés à l'Ancien Testament sont recueillis sous le titre unique du Mystère du Vieil Testament. Il s'agit d'une œuvre collective constituée peut-être vers 1450. La pièce compte un peu plus de 49 000 vers et a été jouée à Paris au début du XVIe siècle. Il est le résultat d'une vaste compilation de mystères forts différents. Le texte est constitué d'un premier mystère continu qui s'étend de la Création pour s'achever au temps d'Octavien à qui les sibylles annoncent la naissance du Christ. À travers 40 épisodes plus ou moins longs, cette partie décrit 5 000 ans d'histoire du monde. Ce texte est suivi de 6 mystères indépendants, séparés et courts. Les sources sont variées : la Bible, mais aussi d'autres mystères, y compris des pièces perdues.
http://www.e-moyenage.com/theatre.htm
Quelques exemples d’ouvrages du XVIe siècle :
Des ouvrages des humanistes
alsaciens du début du XVIe siècle : Geiler de Kaysersberg, Wimpheling,
etc.
Des ouvrages scientifiques comme le Kreutterbuch de Hieronymus Bock de 1572
ou les XV. Bücher von dem Feldbaw de 1592 qui décrit la gestion
d’un domaine agricole.
Des ouvrages de géographie tels que la Cosmographie de Sébastien
Munster, édition de 1598, la carte d’Alsace de Daniel Specklin de
1576.
Des ouvrages historiques tels que la chronique de Sleidan dans sa réédition
de 1620 qui raconte l’histoire de la Réforme, ou la Chronicon Alsatiae
de Bernhard Hertzog de 1592, considérée comme l’un des premiers
alsatiques.
Le XVIIe siècle est pauvre en publications du fait des guerres qui ravagent
l’Alsace tout le long du siècle. Certaines années, seuls
trois ou quatre livres furent imprimés dans la région.
Volumes du Theatrum Europaeum de Jean-Philippe Abelin
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Horace ; Q. Horatii Flacci poemata. Venice: Aldus Manutius, 1509. Gift of Mr. & Mrs. Paul W. Bruton, '29. |
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Lorenzo Valla. De voluptate ac vero Laurentii Valle declamationes ac disputatioes in libros tris contracte. Paris: in Aedibus Ascenianis, 1512. Gift of Phyllis Goodhart Gordan, '35 |
http://www.brynmawr.edu/Library/Exhibits/BooksPrinters/horace.html
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http://bacm.creditmutuel.fr/IMG00019.html |
Considérant l'origine religieuse de la bibliothèque ou des fonds qui l'ont enrichie, nul ne s'étonnera d'y trouver en abondance des ouvrages religieux, : bibles polyglottes dont celle d'Alcala, hébraïques, latines, françaises, sans oublier celle commanditée par les vaudois à Pierre de Vingle et parue à Neûchatel en 1535; 350 livres liturgiques jusqu'en 1960, des ouvrages de théologie et de controverse
http://www.bm-lyon.fr/fichiers/collectionsspec/livres_rares.htmhumaniste : A l'époque de la Renaissance, érudit versé dans la connaissance des langues et des littératures anciennes, considérées comme le fonndement de la connaissance de l'homme.
volumen : Mot Latin. En Français, volume.
codex : Recueil officiel des préparations médicamenteuses autorisées.
sibylles : Femme qui passait pour avoir reçu d'Apollon le don de prédire l'avenir.
bibles polyglottes : Ecrit en plusieurs langues.
Lise & Ludivine 5°D